Marqué par l'histoire

« Passer le pas » de l'Estérel était une expression fameuse et le relief accidenté influença la toponymie qui témoigne encore de l'insécurité de ces lieux (« Malpey » = « mauvais passage », ravin de la « Prison »)

 

L'Estérel, c'est un relief escarpé qui offra notamment au 18ème siècle, un abri à de nombreux brigands dont le plus célèbre fût Gaspard de Besse. Célèbre brigand provençal, Gaspard de Besse a notamment opéré dans le massif de l’Estérel, détroussant les étrangers de passage. Sa générosité au profit des plus pauvres, sa préférence à dépouiller les étrangers sans violence meurtrière lui a valu le surnom de « Robin des bois provençal » ou de « bandit au grand cœur ». Recherché par l’administration, il s’abrita au cœur du massif à l’Auberge des Adrets et avait pour habitude de partager son butin au sein d’une grotte du Mont Vinaigre.

 

Grotte de la Sainte BaumePrécédent Gaspard de Besse, Saint Honorat trouva également refuge au sein du massif au 4ème siècle de l’ère chrétienne. En effet, il s’installa au sein d’une grotte du Cap Roux surnommée « la grotte de la Sainte Baume ». Les pèlerins montaient lui rendre visite mais devant l’afflux de visiteurs, il décida de quitter le site et de s’exiler sur une des îles de Lérins à laquelle il donna son nom. Au fil des siècles, d’autres ermites s’installèrent dans la grotte. Aujourd’hui elle attire encore de nombreux pèlerins respectueux du site.

 

 

 Les activités humaines ont toujours su s’adapter au relief contrasté du site qui fournissait nourriture et refuge aux différentes civilisations. Les premières voies d’accès ont été crées par l’Evêché pour l’exploitation des ruches au 19ème siècle qui, outre le miel, permettaient de récolter la cire nécessaire à la confection des cierges.

Elles ont ensuite été développées par la sylviculture qui a fortement marqué le paysage au début du 20ème siècle. En effet, les 12 maisons forestières et les nombreuses pistes aménagées témoignent de l’activité et de la valeur économique du site au début du XXème siècle.

Ces aménagements ont également participé aux moments clés de l’histoire de la région en accueillant notamment des sinistrés de Malpasset en 1959 et des blessés pendant la guerre.

 

Barrage de MalpassetL’histoire du site de l’Estérel, c’est aussi la rupture du barrage de Malpasset le 2 décembre 1959, faisant 423 morts et disparus et détruisant 155 bâtiments dans la vallée du Reyran et ses abords. Le site est un haut lieu de mémoire et témoigne par ses vestiges d’une des plus grandes catastrophes civile du 20ème siècle.

 

Ces quelques exemples sont les témoins d’une histoire riche et vieille de plusieurs siècles qui a évolué autour des paysages singuliers de l’Estérel.